Le film a été tourné en décours naturels et le chantier était véritable. Les acteurs se sont mêlés aux ouvriers, travaillant et chantant avec eux. Sun Yu raconte qu’il a plus ou moins écrit le scenario en fonction des acteurs qu’il avait choisis, de sorte qu’ils ont gardé leur personnalité et même leurs noms. Par exemple les deux filles étaient très différentes : l’une ouverte et gaie (Li Lili), l’autre douce et tendre (Chen Yanyan), comme elles l’étaient dans la vie.
Dans ce film, il y a beaucoup de scènes gaies ; pourtant ce n’est pas une comédie. Mais malgré le drame final, dans l’ensemble le film est
optimiste… Les chansons et la musique accompagnent les mouvements et les soulignent. Le Chant de la route a été écrit par Nie Er ; je voulais quelque chose comme Les Bateliers de la Volga. Il participa au tournage et c’est lui qui écrivit la musique des chansons.
[…]Pour moi, la forme de l’œuvre artistique est déterminée par le contenu. On ne peut pas faire entrer les films dans des formes préexistantes. Il y aura toujours de nouvelles formes.
D’après « Souvenirs » de Sun Yu, in Dianying yishu, mars 1982.
Le Festival de Berlin décerna l’Ours d’argent pour son scénario en 2008 à cet intense mélodrame, à l’instar des décor et climat pékinois. La scène d’ouverture révèle la désorientation urbaine contemporaine. Cinématographiquement, les longs plans fixes éloignent de l’humanité.
Prix du jury au Festival de Cannes en 2005, le film, sur une trame classique, vaut peinture du quotidien, bénéficiant de cadrages composés, destinés à distiller une impression d’enfermement.
Ciné-concert accompagné par une musique de Gao Chunhe, création mondiale interprétée par Zhang Xiaomo.
Un très beau film de Sun Yu, avec ses deux actrices de prédilection Ruan Lingyu et Li Lili. Ruan Lingyu n’avait aucune expérience de la scène, ni aucune connaissance théorique du cinéma mais elle possédait un instinct inné du jeu d’actrice. Sun Yu a raconté qu’avec elle, il était très rare de devoir rejouer une scène plusieurs fois, il suffisait de la laisser faire et c’était toujours parfait. Quant à Li Lili, elle était le naturel personnifié. Sun Yu attachait une grande importance à la spontanéité, ce qui lui donne une place à part parmi les cinéastes chinois, presque toujours très influencés par le théâtre d’où étaient issus la plupart des acteurs.
Ciné-concert en création mondiale, film accompagné par une musique de Wu Bing, interprétée par Wu Bing (guzheng – cithare, pipa – luth), Li Yan (erhu – violon à deux cordes), Wang Wei (dizi – flûte).
CINE-CONCERT
Baudime Jam a composé des musiques originales pour l’accompagnement de plusieurs longs et courts métrages muets (Nosferatu, Le Mécano de la Général, Les deux Orphelines, Le Pirate noir, La Maison hantée, Voyage autour d’une étoile, Études sur Paris, etc.), et ses partitions ont été interprétées par le Quatuor Prima Vista dans de nombreux festivals en France et à l’étranger. Le succès de sa musique pour le film chinois La Divine a conduit le Festival du Cinéma Chinois de Paris à lui commander la création d’une partition pour Deux Étoiles dans la Voie Lactée.
Le film, rythmé par les reproductions d’œuvres, montre bien ses promotions, le rôle des jésuites à la Cour, ainsi que l’appétence pour les chevaux. Ceux-ci apparaissent dans de nombreuses positions.
Né Li Yongshun le 26 mars 1907 à Xuzhou, dans le Jiangsu, de parents illettrés, « Prunier pouvant teindre » étudia les beaux-arts à Shanghai dès 1923. Diplômé en 1925, Li Keran poursuivit un cursus post universitaire dans l’art occidental à l’Académie nationale artistique, à Hangzhou, auprès en particulier d’André Claudot qui lui apprit dessin et peinture à l’huile.
En 1946, Xu Beihong invita Keran à enseigner la peinture à l’encre aux Beaux-Arts de Beiping – la future Beijing, la capitale demeurant alors Nanjing – où il rencontra Qi Baishi (1864-1957). En 1950, on nomma Li Keran enseignant au département de peinture chinoise à l’Académie centrale des beaux-arts pékinoise, nouvellement instaurée. Le professeur publia une doctrine dans le premier numéro de Meishu : « Sur la réforme de la peinture chinoise » appelle les artistes à plonger eux-mêmes dans la vie du peuple. Li Keran professa longtemps à l’Académie centrale et peignit des paysages monumentaux pour le ministère des affaires étrangères ainsi qu’à Tian An Men.
Décédé le 5 décembre 1989 à Beijing, Li Keran bénéficie d’une bonne cote : Wan Shan Hong Bian, Dix mille collines rougeoyantes de 1964 s’adjugea 293 millions de yuans.