Li Keran peint les buffles

Li Ke Ran Hua Niu - 李可染画牛
mardi 19 juin 2012

Né Li Yongshun le 26 mars 1907 à Xuzhou, dans le Jiangsu, de parents illettrés, « Prunier pouvant teindre » étudia les beaux-arts à Shanghai dès 1923. Diplômé en 1925, Li Keran poursuivit un cursus post universitaire dans l’art occidental à l’Académie nationale artistique, à Hangzhou, auprès en particulier d’André Claudot qui lui apprit dessin et peinture à l’huile.

En 1946, Xu Beihong invita Keran à enseigner la peinture à l’encre aux Beaux-Arts de Beiping – la future Beijing, la capitale demeurant alors Nanjing – où il rencontra Qi Baishi (1864-1957). En 1950, on nomma Li Keran enseignant au département de peinture chinoise à l’Académie centrale des beaux-arts pékinoise, nouvellement instaurée. Le professeur publia une doctrine dans le premier numéro de Meishu  : « Sur la réforme de la peinture chinoise » appelle les artistes à plonger eux-mêmes dans la vie du peuple. Li Keran professa longtemps à l’Académie centrale et peignit des paysages monumentaux pour le ministère des affaires étrangères ainsi qu’à Tian An Men.

Décédé le 5 décembre 1989 à Beijing, Li Keran bénéficie d’une bonne cote : Wan Shan Hong Bian, Dix mille collines rougeoyantes de 1964 s’adjugea 293 millions de yuans.

Li Keran est l’un des plus grands maîtres de la peinture chinoise, dont le prénom signifie précisément « peut teindre ». Ce films pleine de poésie, montre la vertursité de l’artiste. Il prépare l’encre doucement, prélude à toute création. Avec ses coups de pinceaux, Li Keran métamorphose des scènes banales, dépeint talentueusement les liens entre bouviers et buffles, l’obéissance du puissant bovidé face à un enfant, insuffle vie à ses petits personnages.

Si les Shui Niu, « buffles d’eau » antédiluviens, dociles, résistants et capables de rester immergés durant des heures, incarnent un thème majeur de l’œuvre. Un pinceau mouillé à l’encre claire figure le buffle sous la pluie, dans l’atmosphère humide du Sud.

De ses peintures résonnent les rires enfantins, les chants des criquets et des oiseaux, de l’eau : l’œil écoute. Li Keran considère le buffle comme son maître, baptisant son atelier Apprendre du buffle. « Du buffle, j’admire l’immense force, la disposition à servir, sans agressivité, à consacrer sa vie au labeur et au labour, tout en restant humble.

Admirant sa nature, aimant sa forme, je ne me lasse point de le peindre » : épigraphe de Cinq buffles.

Réalisation : Shi Meiyin

1984 / 20 min


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