Hommage à Wu Tianming

Wu Tianming, est un producteur et réalisateur mythique de la 4e génération. Natif du Shaanxi au nord ouest de la Chine, il aima profondément son pays et y trouva son inspiration. Ses œuvres sont réalistes et, souvent, reflètent la vie très dure des paysans, exhalent la terre jaune, dépeignent la souffrance et la force de ces hommes et femmes enracinés dans ces environnements magnifiquement beaux mais austères.

1985年，戛纳电影节

前排左起：吴天明，舒其，张艾嘉，陈凯歌，张兴援
后排右起：顾长卫、侯孝贤、张艺谋、巩俐、郑文雅，后排左一是邱复生

Avec ses « protégés » réalisateurs, il a créé ce style du cinéma de l’ouest de la Chine, cinéma de la campagne, rustique, de la terre Jaune.

Né en 1939, Wu Tianming entre aux studios de Xian dès 1960 pour y suivre des cours d’art dramatique. De 1974 à 1975, il intègre l’Académie du cinéma de Pékin, où il étudie la réalisation. Une fois diplômé, il retourne à Xian comme assistant du réalisateur Cui Wei.

Il réalise ses deux premiers films, Le Sanglot de la vie en 1979 et Une Seule famille en 1980, en coréalisation avec Teng Wenji.

En 1982, il reçoit le prix du Ministère de la Culture pour La Rivière sauvage, évocation des lendemains de la révolution culturelle. En 1987, dans Le Vieux puits d’une beauté formelle époustouflante, Wu Tianming laisse ses personnages montrer leurs sentiments, il propose une vision plus réaliste de l’amour avec les premières scènes de nu, certes encore pudiques, mais déjà très audacieuses pour l’époque et le pays.

Avec ce film, Wu Tianming trouve son style : un juste équilibre entre la beauté formelle, qui ouvre la voie au symbolisme de la génération suivante, et la tradition romanesque, une nouvelle forme de réalisme poétique. Le film remporte le Grand Prix du 2e Festival de Tokyo et permet ainsi à l’Occident de découvrir l’existence d’un nouveau cinéma chinois.

Il a été directeur général des studios de Xi-an du 1983 au 1990 et il a relancé le cinéma chinois après la Révolution culturelle dans les années 80. Sous sa direction, ces studios se transforment en un Eldorado du cinéma, sur lequel souffle un esprit nouveau et qui marque les débuts de la cinquième génération, celle qui a lancé le cinéma chinois dans une orbite internationale. Cet homme au charme débonnaire favorisa l’éclosion de talents, ainsi des réalisateurs chinois de renommée mondiale comme Zhang Yimou (Le Sorgo rouge, 1988), Chen Kaige (Adieu ma concubine, 1992), Tian Zhuangzhuang, Huang Jianxin, Gu Changwei, Zhou Xiaowen…

En 1989, il a été membre de jury du Festival de Tokyo. En 1989, il a été professeur invité à l’Université de Californie à Davis et à l’Université de Californie du Sud.

Il retourne à Xi-an en 1993 et reprend la réalisation de films. Le Roi des masques (1995) fut primé dans de très nombreux festivals internationaux et nationaux. L’Amour exceptionnel (1997) et C.E.O. (2002) sont lauréats du meilleur film du Prix Huabiao.

En 2013, il réalise Chant du Phénix, qui a fait l’ouverture du Prix Coq
d’Or et obtient le grand prix du jury. Ce fut son dernier film. Il nous a quitté subitement cette année, le 4 mars 2014 à Pékin.

Wu Tianing est venu en France plusieurs fois depuis 1985 et il a noué un lien très fort avec notre pays.

C’est avec beaucoup d’émotion que notre festival rend hommage à ce cinéaste exceptionnel, un des « monuments » du cinéma chinois.