Alors que les salles de cinéma chinoises expérimentent une forme hypermoderne d’expérience cinématographique, le « bullet screen », le commentaire en direct, l’escale chinoise que nous propose le Festival de Cinéma Chinois de Paris nous offre de comprendre les évolutions de cette même Chine par les regards des cinéastes contemporains mais aussi par l’exploration de son patrimoine cinématographique.
L’hommage qui sera rendu à l’une des plus grandes figures du cinéma chinois des années 1980, Wu Tianming, permettra de nous replonger dans l’histoire culturelle de ce grand pays, dont l’industrie cinématographique est l’une des plus riches et des plus importantes avec celles des États-Unis et de l’Inde. Mais avant les studios du Xi’an, ce furent les studios shanghaïens qui produisirent les monuments de l’Âge d’or du cinéma chinois, dans les années 1920 -1930, comme le grand classique du muet, méconnu en France, Les larmes des fleurs de pêcher, avec dans le rôle principal l’icône Ruan Lingyu.
Le patrimoine cinématographique chinois est exceptionnel, tout aussi l’est sa production contemporaine, dont la France est un partenaire, puisque, outre notre accord de coproduction, l’Aide aux cinémas du monde du CNC, accompagne de nombreux projets de films chinois.
De plus en plus nos deux pays nouent des affinités électives ; les coproductions de Philippe Muyl ou encore de Jean-Jacques Annaud, parrain de cette édition avec Dominique Blanc, montrent un versant de cette amitié, l’autre versant étant la belle présence de la production chinoise sur nos écrans, à laquelle le Centre participe à travers ses aides à la distribution. Je suis très heureuse de ce rapprochement mutuel et encourage à davantage de promiscuité, de découverte et d’échanges artistiques entre nos deux grandes nations de cinéma.
Je tiens à saluer le travail de Deanna Gao et de ses équipes qui invitent à se tourner vers un cinéma incroyablement riche et novateur, et qui participent à cette œuvre commune de faire grandir l’amour réciproque entre nos deux cinématographies et nos deux pays.