Historique de la salle
L’aventure du MK2 Bibliothèque a commencé il y a six ans quand j’ai appris qu’il y avait un terrain disponible entre la TGB et les rails ferroviaires de la gare d’Austerlitz. J’ai découvert un énorme trou triangulaire de 320 mètres de long sur 30 dans sa partie large, le genre de terrain totalement déconseillé par sa forme pour y implanter des salles dans un quartier qui, à l’époque, n’attirait pas grand monde. Bâtir de toutes pièces des salles dans un lieu improbable avec de fortes contraintes architecturales : un pari fou mais excitant.
En 1987, j’ai produit un film des frères Taviani Good Morning Babylonia. À l’époque, les studios étaient des hangars laissant pénétrer la lumière. Pour obtenir l’obscurité, on tirait des rideaux noirs. C’est autour de cette idée que j’ai demandé à l’architecte Jean-Michel Wilmotte de concevoir un site transparent dans lequel on puisse suspendre ou poser des salles mais aussi des boutiques et des restaurants. ...
Créer des lieux de vie et de culture
Ma vocation n’était pas d’être exploitant de salles de cinéma ! Pourtant en vingt-cinq ans, MK2 est devenu le plus grand circuit Art et Essai de France et peut-être même du monde avec quarante-quatre écrans et trois millions et demi de spectateurs par an. Les quatorze salles du MK2 Bibliothèque s’inscrivent dans une réflexion qui a commencé du temps où j’étais réalisateur : le cinéma peut-il changer la vie ? Les premières salles que j’ai créées à la Bastille en 1974 ne diffèrent en somme que par la taille du MK2 Bibliothèque. Déjà, à l’époque, il s’agissait d’implanter des salles de proximité dans un quartier de Paris et d’associer le cinéma à d’autres formes de création : littérature, peinture, musique. Avec le MK2 Quai de Seine, j’ai pu donner aux salles de cinéma une dimension de lieu de vie en y associant les restaurants.