Ma Dahai et Fang Zhiyong, tous deux veufs et retraités aisés, occupent des appartements mitoyens dans une résidence cossue tout en s’ignorant mutuellement.
Leurs caractères les opposent. Le premier, exubérant et portant des vêtements jeunistes, se produit volontiers comme un Michael Jackson ; le second, intellectuel mélancolique, amateur d’accordéon et de Ludwig van Beethoven, absorbant méticuleusement ses doses de médicaments et volontiers en pyjama à rayures, pleure toujours sa femme. Même leurs bicyclettes les différencient.
Cependant, la perte de ses clefs par Lao Fang les rapprochera. Lao Ma, vert-galant contant fleurette à Mei Liping et volontiers entremetteur, incitera même son nouvel ami à donner rendez-vous par l’intermédiaire d’une véritable agence matrimoniale.
Partageant le goût de la cuisine, les camarades ouvrent un restaurant à succès. Les parcours se croiseront : la santé de Ma Dahai déclinera suite à ses excès et plusieurs hospitalisations tandis que Fang Zhiyong, aux vêtements moins tristes, s’intéressera de nouveau à la vie et rejouera de son instrument favori, délaissé depuis le décès de son épouse, pour son compagnon désormais alité en pyjama rayé.
Leçon de vie : les vieillards accèdent à la résilience.
Le professionnalisme de CCTV bénéficie à cette production impeccable. Les acteurs jouent remarquablement. On retrouve les fondamentaux : les repas tels des partages affectifs, le recours aux flashbacks s’agissant d’écriture filmique.
En cohérence avec notre programmation, le sympathique gros adolescent Fei Zao sur la Montagne de Guanyin et le vieux Ma cultivent une semblable passion pour la pop-star américaine. Quant à l’accordéoniste, Le piano d’acier le valorise.
Nos festivaliers de 2010 qui apprécièrent L’examen de 1977 et la prestation de Sun Haiying en chef de camp paysan le retrouveront ici campant l’extraverti citadin Lao Ma.